Comment réussir vos études de droit et votre insertion professionnelle ?

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Comment réussir vos études de droit et votre insertion professionnelle ?

Sur 2,4 millions d’étudiants en France, 1,4 millions le sont à l’université, dont 208 000 en droit (source, l’infographie du droit). Un cursus attractif et des débouchés importants font de cette filière une des plus prisées des lycéens, d’autant plus que l’entrée n’y est pas sélective, contrairement aux écoles. La réalité est cependant plus complexe qu’elle n’y paraît : de nombreux diplômés de droit peinent à trouver un emploi dans leur domaine, et beaucoup finiront par travailler dans un autre secteur, de gré ou de force. Dans cette situation de plus en plus concurrentielle, les étudiants doivent savoir se démarquer et maitriser les outils nécessaires à leur orientation. Carrières-Juridiques.com vous propose quelques conseils pour se forger efficacement un avenir professionnel.

La licence est le premier pas dans l’enseignement supérieur des jeunes bacheliers. Elle est souvent synonyme de festivités, nécessaires à l’épanouissement et à la construction individuelles, mais son objectif premier demeure l’acquisition des grandes bases du droit : institutions juridictionnelles, droit constitutionnel, droit des obligations, libertés, etc. A la fin de celle-ci, vous devez non seulement maitriser ces fondamentaux, mais aussi et surtout préciser vos objectifs professionnels, car l’orientation finale démarre dès l’entrée en M1. Celui-ci n’étant pas sélectif, le piège serait d’y aller sans conviction en repoussant encore et toujours le moment du choix d’un avenir professionnel.

 

Les responsables de M2 seront ceux qui, in fine, décideront de votre admission ou non dans leur master. A cet égard, ils seront attentifs à différents éléments, notamment vos notes. La plupart des étudiants en droit obtient sa licence en oscillant aux alentours de 10 ou 11 de moyenne, avec plus ou moins de passages aux rattrapages. Un dossier considéré comme « bon » démarre à 12/20, synonyme de mention AB, sans redoublement ou passage en seconde session. Cependant, seule une partie des étudiants admis en M2, même les plus « réputés », entre dans cette catégorie. Pour les autres, plusieurs choses seront à travailler, notamment durant la licence, pour se préparer au mieux à l’orientation de M2.

 

  • La progression des notes sur les trois années de licence, complétée par une mention en M1 ;
  • Les expériences professionnelles estivales, les stages de découverte du droit auprès d’un professionnel (avocat, notaire, huissier, etc.) ;
  • Les engagements sportifs ou associatifs, la participation à un concours de plaidoirie ;
  • L’apprentissage d’un anglais solide et éventuellement d’une autre langue. Ce point est particulièrement important. Actuellement, la majorité des offres d’emploi sur Carrières-Juridiques posent l’anglais « courant » comme un critère de sélection. Autant dire qu’aucune hésitation n’est permise dans l’apprentissage de cette langue !

 

Si vous faites partie de la majorité d’étudiants moyens, ces points vous permettront de vous démarquer de la masse, mais seront également indispensables à votre réussite professionnelle. En outre, une attitude volontariste et une personnalité affirmée sont des atouts que tous les étudiants n’ont pas, mais qui séduisent un recruteur universitaire ou professionnel.

 

Arrivés en M1 avec plus ou moins de labeur, vous devrez rapidement vous préparer au choix du M2, mais aussi et surtout à votre insertion professionnelle. En effet, contrairement à vos choix antérieurs d’options ou de parcours, l’orientation en M2 ne devra plus se faire sur votre unique appétence pour telle ou telle autre branche du droit, mais sur les débouchés professionnels concrets qu’offrent les masters. Ainsi, certaines filières juridiques plaisent particulièrement aux étudiants sans pour autant fournir suffisamment de débouchés pour tous. A moins de briller dans ces matières, voire d’avoir un réseau personnel développé, privilégiez les masters très spécialisés, dans des domaines en développement, ou encore dans des niches du droit dont on peut ignorer jusqu’à l’existence ! Pour connaitre les secteurs qui recrutent, épluchez les annonces des recruteurs sur des sites spécialisés comme Carrières-Juridiques.com ou l’APEC.

 

Le M1 est donc extrêmement important, c’est à la fois une année de début d’orientation et la dernière sur laquelle le responsable de M2 pourra juger votre niveau. Si vous avez été moyen en Licence, saisissez l’opportunité du M1 pour redorer votre cursus. Si vous avez été mauvais en anglais, travaillez-le et passez une certification. Quelles que soient vos hésitations pour votre avenir, un M1 réussi ne vous sera que bénéfique.

 

Arrivés en fin de licence ou en M1, vous allez rapidement vous rendre compte d’une chose : l’offre de formation en M2 est énorme. Plus de 50 universités de l’hexagone proposent ainsi une formation juridique, chacune ayant de nombreux masters dans tous les domaines du droit. Vous devrez donc savoir faire le tri entre un bon master, et un master passable. Avant toute chose, vous devez avoir une vision d’ensemble de l’offre via l’annuaire des formations des masters. Après avoir choisi ceux qui vous intéressent, un véritable travail d’enquête devra être fourni pour connaître leurs qualités. Pour ce faire, l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) propose une évaluation détaillée de toutes les formations universitaires, et vous permettra d’éliminer les masters sans grande ambition ni perspective professionnelle satisfaisantes. Vous pourrez également vous renseigner sur l’existence d’un réseau d’anciens, gage d’un accompagnement dans l’insertion professionnelle, ou sur la réputation du master sur des forums ou via vos enseignants (de préférence autres que ceux qui sont responsables de la formation visée), sans pour autant considérer ces dernières indications comme des certitudes.

 

D’autres aspects du diplôme devront attirer votre attention, concernant la structuration de l’année. Le stage est-il facultatif ? Combien de temps dure-t-il ? Comment se répartissent les cours sur l’année ? Y’a-t-il des intervenants issus du monde professionnel, en plus des enseignants-chercheurs ? Ces caractéristiques sont des outils pour éliminer les M2 qui ne vous intéressent pas, mais permettent aussi de deviner la qualité du master et l’implication des enseignants dans celui-ci.

 

Cette sélection faite, vient alors l’étape cruciale de la postulation. De nombreux étudiants ont tendance à s’autocensurer, souvent par manque de confiance en soi. Pourtant, vous devez vous rappeler de votre ambition à ce moment-là : intégrer un bon M2, qui vous plait, et démarrer votre carrière professionnelle. Il ne faut donc pas hésiter à envoyer des candidatures à tous les établissements susceptibles de vous intéresser, sans considérer que « c’est perdu d’avance ». Cependant, votre projet doit être cohérent : évitez de postuler à des masters en droit public, en droit du travail, et en droit international, vous donnerez l’impression d’un étudiant qui ne sait pas ce qu’il veut et qui se laisse porter.

 

Dans vos candidatures, mettez l’accent sur vos atouts, linguistiques, professionnels, ou autres, et vos expériences antérieures. La rédaction de votre CV et de vos lettres de motivation devra être particulièrement soignée. Votre ambition doit être assumée, de même que votre projet professionnel. Trop d’étudiants hésitent à assumer un bon niveau en langues étrangères ou refusent de reconnaitre leurs propres compétences acquises à l’occasion de stages, ou même de jobs étudiants.

 

Enfin, si vous avez réussi à passer l’étape du dossier, vous devrez probablement passer un entretien d’admission avec le responsable du M2. Cet entretien a pour but d’évaluer votre personnalité, votre aisance, et votre projet professionnel. Oubliez donc le stress, les hésitations, et la peur : vous n’avez rien à perdre et tout à y gagner !

 

Fraichement diplômés de droit, deux opportunités s’offrent à vous : commencer votre vie professionnelle, et compléter votre formation. Dans le premier cas, l’entrée sur le marché du travail pourra se faire naturellement après le stage de fin d’études, via le réseau d’anciens du master, ou encore en épluchant les offres d’emplois juridiques. Dans le second cas, différentes options peuvent être envisagées :

  • Passer le CRFPA, chose qui peut se faire dès la fin du M1.
  • Poursuivre vos études dans une école de commerce ou un IAE. Les profils juridiques complétés par une telle formation sont de plus en plus appréciés par les recruteurs.
  • Faire un LLM (masters of laws), souvent assez cher, mais offrant une ouverture internationale et une plus-value très importante auprès des cabinets et entreprises.
  • Passer un concours de la fonction publique. Les profils des juristes sont en effet très adaptés à la réussite d’un concours de catégorie A. Vous trouverez toutes les informations sur le site du ministère de la fonction publique et de la justice.

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Dilan Adamat