Marché du notariat : les candidats ont l’avantage !

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Marché du notariat : les candidats ont l’avantage !

Chevillard Executive

Typhaine de Sinety et Martin Chevillard, consultants au sein du cabinet Chevillard Executive.

Avec le dynamisme exceptionnel du marché immobilier et la réforme Macron, les études notariales font face à des besoins de recrutement importants. Typhaine de Sinety et Martin Chevillard, consultants au sein du cabinet Chevillard Executive, reviennent sur les enjeux RH auxquels sont confrontés les notaires.

Carrières Juridiques : Comment se porte le marché du notariat en France ?

Typhaine de Sinety et Martin Chevillard : C’est un marché extrêmement dynamique. La croissance du secteur immobilier ainsi que l’essor des projets d’investissement et de promotion ont entraîné une forte augmentation des recrutements.

C’est aussi un marché en profonde mutation. La réforme Macron est à l’origine d’évolutions structurelles déterminantes. La procédure d’horodatage qui permet aux collaborateurs tirés au sort de créer leur étude notariale a accéléré le tempo et changé les mentalités. Il y a une attente claire de projets entrepreneuriaux, de statuts, de responsabilités et d’autonomie. Bref, les jeunes ne sont plus prêts à attendre !

 

Quels profils recherchent les études ?

Elles recherchent très fréquemment des profils disposant d’une expérience de trois à six ans et spécialisés dans les domaines suivants : l’immobilier institutionnel, le financement, la promotion immobilière, l’urbanisme, le droit de la famille et la gestion de patrimoine et le droit international). Cette spécialisation est liée à l’organisation par pôle des offices notariaux et à la complexité croissante des opérations qu’ils traitent.

The must : la maîtrise courante de l’anglais dans un contexte grandissant d’investissements étrangers.

Soulignons aussi les juristes et les assistants (non diplômés notaires) qui, en raison de leurs savoir-faire, sont des profils très appréciés.

 

Comment les employeurs font-ils pour se démarquer ?

A minima, les études doivent veiller à leur image et leur réputation. Dans le petit monde du notariat, tous les acteurs se connaissent et les expériences sont rapidement partagées.

Les leviers classiques de la rémunération et du statut (ex : notaire salarié) ne sont plus suffisants dans un marché en hausse continue. Les rémunérations des collaborateurs ont significativement progressé ces dernières années, entraînant parfois des insatisfactions au sein-même des études, en raison du décalage entre les nouveaux entrants et les collaborateurs présents depuis longtemps.

Personnalisation et prise en compte des aspirations des candidats sont devenus les maîtres mots. Les études n’ont pas d’autre choix que de bâtir des projets individualisés. Nous accompagnons les études dans l’élaboration de leur stratégie RH. Il y a une attente forte de souplesse d'organisation du travail, de culture d’entreprise et de visibilité dans les parcours.

 

Et en ce qui concerne les rémunérations ?

Il est difficile de donner une fourchette précise des rémunérations. Les disparités sont très fortes entre les études et les spécialités, sans parler du clivage Paris/région. Les jeunes collaborateurs dont les profils sont les plus recherchés ont vu leurs rémunérations augmenter jusqu’à 25 % sur les trois dernières années. En sus de la rémunération fixe et des éventuels participation et intéressement, certaines études peuvent facilement verser 2 à 3 mois de prime.

 

Quels conseils donneriez-vous aux candidats ?

D’abord, nous recommandons aux candidats de faire le point sur leurs motivations, leurs choix de vie et leurs projets. Ensuite, il est important d’identifier avec soin la ou les études proposant un poste susceptible de leur permettre de révéler leurs talents. Un parcours et une expertise se construisent avec le temps, au contact de professionnels expérimentés et animés par leur métier.

En clair, nous leur conseillons de sortir d’une logique court terme et de s’envisager dans la durée, loin des stéréotypes et des fluctuations économiques. Certes, il ne faut pas avoir une rémunération déconnectée mais la valeur des collaborateurs réside avant tout dans les compétences qu’ils développent jour après jour.

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