Rémunérations en droit social : tout dépend de la structure d’exercice

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Rémunérations en droit social : tout dépend de la structure d’exercice

Les diplômés en droit social peuvent emprunter différentes voies professionnelles, lesquelles ont une incidence sur les niveaux de rémunération. Le métier d’avocat reste l’un des mieux gratifiés.

Les experts du droit social en entreprise

 

Les inspecteurs du travail Dans 90 % des cas, les juristes en droit social sont rattachés au département ressources humaines des entreprises. "Ce n’est pas la spécialité la moins rémunératrice du droit mais ce n’est pas non plus la mieux payée, le domaine des fusions-acquisitions restant l’expertise la mieux valorisée", constate Constance Philippon, senior manager chez Robert Walters.

 

Généralement, en droit social, les juristes sont d’abord mis à contribution sur les questions individuelles (contrats, salaires, etc.) avant de passer sur les sujets liés au collectif, puis sur les IRP (instances représentatives du personnel). "Les IRP sont souvent la chasse gardée des responsables, car c’est un sujet qui demande de l’expérience et qui est valorisé en termes d’exposition. La gestion individuelle reste une constante mais sa proportion diminue au fur et à mesure de la séniorité", ajoute Constance Philippon.

 

Les différentes expériences jouent également sur les niveaux de rémunération. "Les juristes qui ont fait quatre ou cinq ans en cabinet avant de rejoindre l’entreprise sont mieux rémunérés, précise l’experte de Robert Walters. Ce ne sont pas les doubles diplômes qui sont valorisés, mais les doubles expériences."

 

La taille de l’entreprise joue à la marge sur les niveaux de rémunération jusqu’à près de huit ans de carrière, au-delà elle peut avoir un impact plus conséquent. Par ailleurs, en ce qui concerne les secteurs, il n’y a pas de règles. "Cela dépend des politiques RH, et du positionnement de la fonction ressources humaines au sein de la direction. Il y a des secteurs très formateurs, comme l’industrie, mais où les rémunérations ne sont pas forcément plus élevées. Mais il y a toujours des contre-exemples", souligne Constance Philippon.

 

Les rémunérations en droit social grimpent-elles facilement avec le temps? "Il faut bien négocier son salaire au départ. Les augmentations restent limitées (2 % à 5 % par an, et 5 % c’est vraiment dans le meilleur des cas). Pour voir son salaire évoluer, il faut changer de postes, tous les quatre à cinq ans environ", prévient Constance Philippon. À noter que même si les entreprises ont tendance à inclure des parts variables (5 % à 8 % du fixe pour les juristes en social) afin de fidéliser et d’intéresser les salariés à la bonne marche de l’entreprise, les bonus restent moins élevés sur des fonctions support que commerciales, par exemple.

 

Pour ce qui est des évolutions de carrière, les juristes en droit social peuvent devenir DRH ou encore directeurs des relations sociales. "Il y a beaucoup de complexité dans les fonctions RH. On peut être directeur RH sur site, celui d’un pays. On peut s’occuper de la gestion des talents. Les possibilités sont nombreuses", selon la senior manager de Robert Walters.

 

Les avocats au sein du département droit social des cabinets

 

"En cabinet d’avocats d’affaires, il n’y a pas de rémunérations spécifiquement dédiées aux collaborateurs en droit du travail. Sauf exception, à séniorité équivalente, les collaborateurs ne sont pas traités différemment les uns des autres lors de leur embauche", explique Florence Ropion, senior manager de la division avocats chez Robert Walters. Les variations au sein même de la fourchette de rémunération sont souvent liées à l’expérience et au parcours du collaborateur. "Un profil qui se détache, un docteur en droit ou un avocat qui aura eu une expérience supplémentaire en entreprise par exemple, pourra parfois les valoriser", poursuit Florence Ropion.

 

L’écart total peut néanmoins aussi se jouer sur les bonus, qui dépendent du nombre d’heures facturées et atteignent parfois jusqu’à trois mois de rétrocessions d’honoraires HT dans les cabinets full service. Dans les boutiques spécialisées en droit social, les grilles de rémunération peuvent s’avérer moins élevées. Toutefois, certaines structures octroient des variables allant jusqu’à six mois de rétrocessions lorsque les objectifs sont dépassés. À noter que les besoins en recrutement dans les cabinets dédiés à la représentation des salariés et syndicats sont généralement moins importants que dans les cabinets conseils des entreprises et des dirigeants. Ce qui peut là encore jouer sur les niveaux de gratification.

 

Autre élément à surtout garder en tête : "La majorité des rémunérations se situent dans la fourchette basse indiquée (dans le tableau, ndlr) mais quelques rares cabinets proposent des rémunérations dans le haut de fourchette indiquée, ce qui peut donner une impression trompeuse", insiste Martin Chevillard, directeur associé chez Chevillard Executive. Et pour les associés? "Il n’y a pas de spécificités propres au droit du travail. Tout dépend du mode de rémunération du cabinet (lock-step, eat what you kill ou mixte) ainsi que du chiffre d’affaires généré par l’associé", commente Florence Ropion.

Les avocats au sein du pôle restructuring des cabinets

 

Spécialité à cheval entre le droit social et le droit des sociétés, le restructuring est rémunérateur. Ce sont surtout les plus grands cabinets français et anglo-saxons qui disposent de départements consacrés entièrement à la matière. "C’est une spécialité. Sa pratique requiert une technique plus importante que lorsque l’on fait du droit social plus classique et les places sont moins nombreuses", rapporte Anne Sutter, responsable d’Upward Legal.

 

Si le créneau est rémunérateur, c’est également parce que les équipes ne comptent pas leur temps. Ou plutôt, si, mais dans la fourchette haute. Dans les grands cabinets, les collaborateurs doivent généralement facturer un minimum de 1800 heures. En dépassant les seuils fixés, les avocats peuvent espérer toucher un bonus, allant de 1 à 2 mois de rétrocession d’honoraires.

 

Les associés peuvent également bien gagner leur vie. "Ils affichent généralement des chiffres d’affaires moins élevés que les associés en M&A. Ils ont souvent des dossiers prenant plus de temps et qui sont moins nombreux qu’en fusions-acquisitions, poursuit Anne Sutter. Contrairement au M&A, vous ne créez pas de business. Toutefois, vous pouvez faire gagner de l’argent aux entreprises, grâce à votre valeur ajoutée."

Les inspecteurs du travail

 

Le salaire mensuel brut d’un inspecteur du travail en début de carrière est de 2052 euros. Il est d’environ 3330 euros au dernier échelon du grade d’inspecteur et, en fin de carrière, de près de 4555 euros au dernier échelon du grade de directeur du travail. S’ajoutent à ce salaire une indemnité de résidence (selon le lieu d’affectation), un éventuel supplément familial en fonction du nombre d’enfants et un régime indemnitaire. Cela correspond en moyenne à 7000 euros pour l’année en début de carrière.

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