Portrait de Louis de Gouyon Matignon : l'avocat des gens du voyage

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Portrait de Louis de Gouyon Matignon : l'avocat des gens du voyage

A 22 ans, Louis de Gouyon Matignon n’est pas tout à fait un étudiant en troisième année de droit comme les autres. Ce petit fils de marquis, habitant les quartiers chics de la capitale, s’est engagé dans la cause de la défense des gens du voyage. 

 

« J’ai toujours considéré qu’étant citoyen français je ne pouvais pas me permettre de laisser des citoyens en dehors de la route » explique Louis de Gouyon au micro d’Europe 1 le 10 juillet dernier. Médiatisé l’été dernier, Louis de Gouyon Matignon a fait parler de lui avec sa réaction suite aux propos de Christian  Estrosi, à propos des gens du voyage installés illégalement sur sa commune.

 

Mais qui est Louis de Gouyon Matignon ? Et surtout comment cet enfant du 16ème arrondissement s’est il lié d’amitié pour la communauté des gens du voyage, avec qui il n’a, à priori, rien en commun ?

 

A 16 ans voulant apprendre la guitare manouche, l’adolescent commence à participer à des festivals manouches et à fréquenter cette culture qui ne tarde pas à le conquérir. Quatre années plus tard, devenu étudiant en droit, il décide de créer l’association Défense de la Culture Tsigane pour dénonce la situation des gens du voyage en France. L’association lui permet également de délivrer des conseils juridiques et administratifs aux gens du voyage.

 

Fort de son statut de président de l’association, il lutte activement pour la protection de cette communauté. Il est alors intervenu en faveur de la suppression du carnet de circulation pour les gens du voyage. Le carnet de circulation, sorte de passeport intérieur attestant de l’appartenance de son propriétaire au monde nomade français, les contraint à un pointage annuel. « C’est un contrôle judiciaire déguisé et totalement dérogatoire », dit il.

 

L’été dernier, alors que le député-maire de Nice Christian Estrosi dit vouloir « mater les gens du voyage ». Louis de Gouyon explique que les gens du voyage sont des « citoyens français itinérants », et que ceux-ci ont du mal à stationner sur les communes du pays. Cependant, « La loi du 5 juillet 2000 dite « Besson 2 » prévoit que toutes les communes de plus de 5 000 habitants doivent avoir des aires d’accueil pour les gens du voyage. Il y a aussi d’autres types d’aires d’accueil ce sont les aires dits de grand passage », rappelle-t-il sur Europe 1.

 

Faire reconnaître la culture tsigane à sa juste valeur, expliquer au grand public les différences entre roms, manouches, gitans, défendre les langues minoritaires et régionales… sont autant d’objectifs qui animent le jeune homme. Le meilleur moyen, selon lui, d’y arriver est alors de se lancer dans une carrière avocat. « C’est une bonne base pour militer, une clé pour mieux comprendre…. »



Par Capucine Coquand, responsable presse pour Carrières-Juridiques.com



Crédit photo: metronews.fr