La première édition des Assises du droit se solde par une réussite !

La première édition des Assises du droit se solde par une réussite !

Ce vendredi 9 janvier, se sont retrouvés les acteurs du droit autour de la première édition des Assises du Droit et de la compétitivité organisées par le Club des Juristes et l’institut Montaigne. Peut-on réformer la France ? Avocats, Présidents directeurs généraux, professeurs de droit, économistes, notaires, conseillers d’Etat, préfets, parlementaires, ont tenté de répondre à cette question à l’occasion de plusieurs conférences. 

C’est Guillaume Leyte, Président de l’Université d’Assas, hébergeant l’événement, qui a ouvert la journée de réflexion. « Nous devons renforcer la place du droit dans le débat public. Les questions juridiques sont aujourd’hui bien trop réservées aux initiés », a-t-il expliqué en termes introductifs avant de laisser la place aux intervenants de la première assemblée plénière de la journée. La question qui est posée aux intervenants est simple en apparence ; « Peut-on réformer la France ? ». Didier Migaud, premier président de la Cour des Comptes a le premier pris la parole. « La Cour des Comptes n’est pas insensible à la question de savoir si on peut réformer la France. La question est de savoir comment, sachant que la France est un pays très attaché à son modèle social et que 43% des dépenses du pays concernent la protection sociale ». Cette dépense n'est pas une exception française. En 2014, la dépense en matière de protection sociale en Allemagne est également estimée à 43%, même si lorsqu'on s'intéresse au montant des dépenses en points de PIB, l'écart est plus important. Peu importe les chiffres pour Jean-Jacques Urvoas, Président de la Commission des Lois à l’Assemblée Nationale, pour réformer il faut « de la lucidité, quelques convictions et enfin peut être un peu d’altruisme ». « Pour réformer il faut du temps, seulement le temps de la réforme a disparu au profit de celui de la frénésie et de l’immédiateté », a-t-il ajouté. 


Si la première Assemblée plénière a servi de constat, la seconde plénière, clôturant la journée d’Assises, a donné des éléments de réponse plus concrets. Pour Guillaume Poitrinal, président de Woodeum & Cie, « la France a abandonné le pragmatisme. Tout est jugé selon une vision idéologique ». Henri Castries est plus sévère, « Quand une réforme est ratée, il est rare que le responsable soit sanctionné, la tolérance à l’erreur est plus grande » a-t-il lancé agacé.


Les deux plénières ont laissé place à plusieurs ateliers tout au long de la journée sur des sujets variés allant du droit des contrats et des accords collectifs en passant par le numérique dans l’industrie traditionnelle, le droit de la santé, le secret des affaires, les actions de groupe, le droit au logement, le patriotisme économique ou encore le droit fiscal.


Un atelier du matin sur le sujet « Quelle réglementation des professions juridiques ? » a tout particulièrement retenu notre attention. Les représentants des notaires et des avocats parisiens, Pierre-Luc Vogel et Pierre-Olivier Sur ont eu l’occasion de participer au débat autour du Président de l’Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre. Si les deux professions ne sont globalement pas d’accord sur le fond, elles s’accordent néanmoins sur un point : une réforme des professions juridiques est nécessaire.


« Cette première édition a été une belle réussite. Près de 1000 personnes y ont participé, aussi bien dans les plénières que dans les 12 ateliers thématiques », s’est félicitée Madeleine de Place, responsable communication du Club des Juristes qui nous a confié qu’une seconde édition des Assises du droit est d’ores et déjà prévue pour l’année prochaine. Parti sur une belle lancée, le Club des juristes organise pour 2015 le Prix Guy Carcassonne, le Prix Olivier Debouzy, mais également la Nuit de l’éloquence qui se tiendra au mois de juin. De belles occasions de continuer à faire vivre les débats autour du droit et des professions juridiques.



Capucine Coquand