« J'ai été condamné à mort professionnellement pour des mots »

« J'ai été condamné à mort professionnellement pour des mots »

Bernard Ripert, avocat suspendu pour un an par la Cour d’Appel de Grenoble le 2 décembre 2013, revient sur sa condamnation sur le site maVéritésur.com 

Je suis un avocat compétent et combatif et qui dit leur vérité aux juges. Ils ont voulu m’éliminer pour cela. Cette condamnation n’est qu’un médiocre règlement de comptes, elle équivaut pour moi à une mort professionnelle.

On me reproche des propos tenus en audience à moi, avocat, dont la seule arme est la parole. J’ai été dénoncé par des avocats de la partie adverse (partie civile) sans que le président de la cour d’assise ou l’avocat général n’ait rien à me reprocher.
 
Mes propos étaient légitimes car ils n’étaient ni outrageants, ni injurieux et surtout ils correspondent à la vérité, ce que je suis en mesure de prouver. Si mes propos sont condamnables c’est que la vérité l’est !
 
C’est le bâtonnier qui a engagé les poursuites contre moi car le procureur général n’avait rien pour le faire. Je pense qu'il l'a fait pour s'attirer les bonnes grâces des autorités judiciaires dont le président de la Cour d'assises, par intérêt personnel.
 
L’enjeu est purement professionnel. « Ils » entendent tous me virer car « ils » ne supportent pas de se trouver face à un vrai avocat combatif, compétent et qui ose dire toutes les vérités.

Le conseil de discipline du barreau m’a condamné à une sanction « acceptable » car il est composé davocats capables de sanctionner des mots ou un comportement non pas en eux-mêmes mais en fonction des circonstances et des situations.
 
Le procureur général a fait appel car il savait que les magistrats de la cour sont dans son camp, de ses amis. Ils sont capables de me punir pour soutenir leurs copains : les magistrats que je dénonce pour leur comportement habituellement discriminatoires, arbitraires et autoritaires. Ce sont les copains de ces coquins, tous leurs syndicats avaient appelé à des sanctions contre moi.
 
Le fait que les magistrats du parquet aient un pouvoir d’intervention dans notre discipline rompt l’égalité des armes et des droits entre défense et accusation. En effet, si l’une des parties détient le droit de surveiller et de poursuivre l’autre disciplinairement, il lui est ainsi attribué une supériorité sur cette autre partie. De même dans le cadre de poursuites disciplinaires portant sur des incidents avec des magistrats, ceux-ci du fait de leur corporatisme sont à la fois juges et parties.

Ma conclusion : effectivement j’ai été condamné à mort professionnellement pour des mots, de simples mots alors que la parole est ma seule possibilité d’action professionnelle.
 
Comme je l'ai déclaré à la presse, je me sens vraiment dans la peau d'un résistant dénoncé à la Gestapo par des collabos.

A Grenoble le 7 mai 2014


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