« 70 % des dossiers que je traite concernent le droit équin »

« 70 % des dossiers que je traite concernent le droit équin »

© Laure Préchac

Spécialisée en droit équin, Lauren Sigler travaille au sein du cabinet Chain depuis quatorze ans. Cette passionnée de chevaux depuis sa plus tendre enfance nous détaille ses missions dans ce secteur de niche consacré au monde hippique et sportif.

« Mes parents se sont rencontrés en apprenant à monter à cheval. Ils ont ensuite eu des chevaux. Je suis entourée de ces nobles animaux depuis mon enfance » raconte Lauren Sigler. Cette avocate de 40 ans profite du week-end pour assouvir sa passion : monter à cheval, faire des compétitions de sauts d’obstacles et aller voir sa poulinière en Normandie. La semaine, elle travaille au sein du cabinet Chain, cabinet de droit des affaires ayant développé des niches comme le droit équin, le droit des jeux et paris et le droit du commerce électronique. Une structure qu’elle a rejoint en 2006 après avoir prêté serment : « J’y avais déjà fait un stage durant mon cursus à l’EFB et j’y suis restée. J’ai d’abord traité des dossiers de droit du commerce international puis très vite Bruno Chain m’a confié des dossiers de droit équin » raconte Lauren Sigler.

 

Expliquer au magistrat la particularité du monde équestre

 

« Je peux dire qu’aujourd’hui 70 % des dossiers que je traite concernent le droit équin et 30 % le droit immobilier et le droit commercial » précise l’avocate. Contrats de pension, de vente, expertises, accidents ou incidents de chevaux ou de cavaliers, affaires de dopages… : Lauren Sigler assure au quotidien une activité de conseil et de contentieux. Elle travaille notamment en étroite collaboration avec des vétérinaires afin de déterminer les responsabilités et évaluer les préjudices subis. Pour mener un procès en droit équin, la professionnelle doit expliquer au magistrat la particularité du monde équestre et la spécificité du cheval. « Le cheval est considéré comme un bien meuble mais c’est avant tout un être vivant qui a un tempérament, un caractère. De plus, la façon dont le cavalier s’en occupe peut réduire les performances du cheval ou même le blesser » explique l’avocate. Pour exercer cette spécialité qu’est le droit équin, si la professionnelle recommande de maîtriser le droit des contrats et des obligations, il est bien sûr indispensable de connaître les chevaux et le secteur. 

 

Le secteur a beaucoup souffert de l’arrêt des courses hippiques

 

« Le droit des jeux et paris (notamment hippiques) est aussi une composante essentielle et historique de l’activité de mon cabinet. Depuis 2010, cela concerne également les paris sur Internet et les paris sportifs » ajoute l’avocate. Les clients de Lauren Sigler vont ainsi du particulier à l’institutionnel en passant par des centres équestres et PME du secteur : « le cabinet Chain travaille avec certains d’entre eux depuis plusieurs décennies et évolue avec leurs exigences et mutations (passage vers l’Internet, transfert vers le juge administratif etc). » Avec la suspension des courses hippiques et donc l’arrêt du PMU durant le confinement, le secteur a beaucoup souffert : « Beaucoup de contentieux de force majeure vont découler de la crise sanitaire » annonce la professionnelle.

 

 

Un diplôme universitaire de droit équin

 

Lauren Sigler fait ainsi partie de la dizaine d’avocats dont l’activité principale est le droit équin. Elle l’enseigne d’ailleurs au sein de l’Institut du droit équin qui dispense un DU dans cette spécialité, accessible en formation initiale, continue ou permanente et co-organisé avec l‘université de Limoges. « Ce DU met l’accent sur la reconnaissance du droit équin comme spécialité juridique à part entière, sur la sécurisation de la filière hippique au travers de la mise en place de bonnes pratiques juridiques, sur le développement d’un réseau de spécialistes en droit équin… Il s’adresse à la fois à des professionnels (avocats, juristes, magistrats, vétérinaires équins, experts judiciaires, experts-comptables, salariés d’une institution de la filière équine etc.) mais aussi à des étudiants en droit désireux de se spécialiser » précise l’avocate. Une formation inédite pour conseiller et défendre tous les acteurs du milieu équestre, de l’amateur au professionnel et dont la réputation galope !  

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