À la recherche d’héritiers inconnus

À la recherche d’héritiers inconnus

Véronique Cantegrel, associée-gérante chez ADD.

La généalogie successorale emploie plus de 1 000 personnes en France. Quelle est la mission de ces "chasseurs d’héritiers" ? Véronique Cantegrel, associée-gérante chez ADD Associés, l’un des trois leaders du secteur, nous en dit plus sur ces professionnels.

Mi-historien, mi-juriste, le généalogiste successoral a pour mission de retrouver les héritiers ou de confirmer leurs droits lorsqu’une dévolution est inconnue ou incomplète. Dans les bureaux parisiens de la société ADD Associés, près de 50 professionnels (juristes, historiens, chercheurs, techniciens…) et plus de 100 salariés se mobilisent ainsi au quotidien pour résoudre des affaires complexes de succession.

 

"Nos principaux prescripteurs sont les notaires. Ils font appel à nous lorsqu’ils ne connaissent pas l’existence des héritiers ou en cas d’incertitudes de filiation mais aussi d’impossibilité technique de vérifier les éléments dont ils disposent. Quant aux héritiers, nous les accompagnons et nous les représentons auprès du notaire. Nous leur proposons un contrat de révélation de succession. Ils nous abandonnent une quote-part", explique Véronique Cantegrel, associée-gérante chez ADD Associés.

 

Dans le secret des familles

 

Muni d’un mandat notarié, le généalogiste successoral va donc ensuite pouvoir se lancer sur les traces des héritiers. "Il est important de distinguer les deux métiers-clés qui vont permettre de répondre aux attentes de notre prescripteur : le chercheur et le régleur", précise Véronique Cantegrel.

 

Le chercheur doit identifier et localiser tous les héritiers d’une personne décédée. Pour cela, il va devoir reconstituer son arbre généalogique et donc fouiller dans les archives et notamment utiliser les bases de données de la société. Pour faciliter le travail de ses chercheurs, ADD Associés a développé deux outils : ADD Data qui regroupe plusieurs centaines de millions de données et le TGD (Tableau généalogique dématérialisé), qui permet aux chercheurs d’accéder à cette base, de collaborer entre eux sur le terrain, et d’optimiser les délais de recherches.

 

Pour Véronique Cantegrel, "le métier de chercheur exige certes des compétences techniques mais également des aptitudes relationnelles car nous avons aussi pour mission de contacter les héritiers afin de leur révéler leurs droits et de les accompagner dans leurs démarches". L’annonce d’un héritage peut en effet susciter des émotions, réveiller des secrets de famille. Avec l’internationalisation des dossiers, le chercheur doit aussi maîtriser plusieurs langues. Ces professionnels peuvent être des historiens, des juristes, des passionnés de généalogie. Les nouveaux intégrés bénéficient d’une forme de tutorat par les anciens.

 

Le "régleur" : l’interface entre notaires et héritiers

 

Quant au "régleur", il est le mandataire des héritiers retrouvés pour parvenir au règlement des successions. Il fait ainsi l’interface entre les notaires et les héritiers. Chez ADD Associés, ces professionnels sont des juristes experts en droit de la famille, en fiscalité, en ventes immobilières, en sécurisation de biens et en déblocage de fonds d’assurance-vie. "Nous comptons aussi des collaborateurs diplômés d’écoles de commerce", annonce l’associée-gérante. Le "régleur" informe ainsi les héritiers de l’avancement du dossier de succession.

 

Des héritiers décontenancés par l’argent

 

Ancienne notaire, spécialiste de la généalogie successorale, Véronique Cantegrel, a, elle aussi, annoncé très souvent la bonne nouvelle d’un héritage. Mais cette nouvelle en décontenance plus d’un. L’associée-gérante se souvient tout particulièrement de la succession d’une dame très âgée. "À sa mort, elle laissait un très gros patrimoine sur un seul compte bancaire. Cette dame avait un fils mais n’était plus en contact avec lui depuis ses 20 ans, jour où il s’est disputé avec elle. Après des recherches, on a su qu’elle demandait à chacun de ses anniversaires un acte de naissance pour vérifier qu’il était toujours vivant. Un jour, l’un de nos collaborateurs me dit qu’il a retrouvé ce monsieur : SDF, il n’avait en fait jamais quitté Paris et était dans un hospice à Nanterre !" L’homme âgé de plus de 60 ans, a accepté la succession sans en prendre la pleine mesure. Devenu millionnaire, il a continué à vivre dans la rue. Chez ADD Associés, cette histoire, elle, est entrée dans la légende.

 

 

ADD associés recrute régulièrement des stagiaires. N’hésitez pas à envoyer votre CV à ADD Associés, Véronique Cantegrel, 4, avenue du Coq 75009 Paris.

 

 Se former au métier de généalogiste

 

Il faut savoir que la majorité des généalogistes professionnels sont issus d’un cursus en histoire ou juristes de formation. Il existe quelques formations universitaires spécifiques à ce métier : un DU histoire et généalogie familiale à l’université du Maine, un DU généalogie et histoire des familles à l’université de Nîmes, une licence professionnelle activités juridiques, spécialité "généalogiste successorale" à l’université de Corse … Aujourd’hui, la maîtrise d’une ou de plusieurs langues étrangères est vivement conseillée en raison des successions internationales de plus en plus répandues.

 

Pour en savoir plus : le site des généalogistes de France, l’organisation nationale représentative des professionnels de la généalogie : http://genealogistes-france.org/

Écrit par

Publié sur