L'administration pénitentiaire épinglée par la Cour des comptes

L'administration pénitentiaire épinglée par la Cour des comptes

Les journalistes du Monde se sont procuré le 18 mars, un rapport dans lequel la Cour des comptes dénonce la gestion catastrophique du personnel pénitentiaire.

Le rapport n’est pas encore public, mais le ton est donné : la Cour des comptes dénonce la gestion inefficace du personnel pénitentier, au regard du budget de 3,4 milliards d’euros (le plus important du ministère de la Justice), qui lui est attribué. Les représentants syndicaux bénéficient notamment d’importants privilèges, multipliés par un protocole d’accords signé sous le gouvernement Raffarin en 2005. Ce protocole permettrait aux agents d’avoir une compensation financière de 2668 euros, en moyenne, pour leur implication syndicale. Ils seraient, selon le rapport, 226 à profiter du système, pour être dispensé d’une journée sur leur lieu de travail, alors même que les prisons françaises manquent d’agents. 732 emplois ont d’ailleurs été créés en 2015. 

 

Isabelle Gorce, directrice de l’administration pénitentiaire, n’a pas attendu l'analyse de la Cour des comptes pour s’attaquer à certaines traditions, comme la « draperie civile », l'indemnité perçue par les permanents syndicaux dispensés d’uniforme.

 

Heures supplémentaires utilisées à outrance, absence de contrôle des congés payés, grilles de salaires non respectées à l'aide de primes, taux d’absence supérieur à 25%, conditions de travail déplorables … une fois dévoilé, le rapport devrait impliquer une remise en cause profonde et nécessaire de la gestion du personnel par les directeurs des services pénitentiaires.

 

La réponse du garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, est attendue avant le 23 mars.

 

V. C.