Des avocats au cœur du scandale « Panama Papers »

Des avocats au cœur du scandale « Panama Papers »

Les 11,5 millions de documents découverts dans les archives du cabinet d’affaires panaméen Mossack Fonseca au début du mois d'avril agite la presse du monde entier. 

Mossack Fonseca, cabinet d’avocats panaméen créee en 1977, se retrouve au cœur de l’affaire « Panama Papers » révélée par plusieurs médias internationaux. L’accès aux archives de la firme depuis sa création est d’ores et déjà la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par les médias. 11, 5 millions de fichiers confidentiels ont été divulgués, soit plus que les documents collectés par l’ensemble des affaires Wikileaks, Lux Leks et Swiss Leks.

 

Confidentialité et domiciliation

 

Le cabinet centre américain s’est rapidement constituée une clientèle dans le monde entier, en garantissant une confidentialité absolue dans la domiciliation de sociétés offshore. Ce « shopping fiscal », permis par la législation panaméenne et les paradis fiscaux présents aux quatre coins du globe offre au cabinet les outils pour se construire un empire. De l’entourage de Vladimir Poutine, au cousin de Bachar Al-Assad, en passant par des milliardaires et autres célébrités, ils sont nombreux à avoir profité de ces montages d’évasion fiscale. En France, ce sont les proches des Le Pen qui sont actuellement mis en examen pour dissimulation d’avoirs financiers. De son coté, le cabinet Mossack Fonseca a su rester discret pendant des dizaines d’années, en effaçant toute les preuves relatives à ces montages fiscaux.

 

Des avocats un peu particuliers

 

Les fondateurs du cabinet, Juergen Mossack et Ramon Fonseca Mora, ont tous deux une histoire particulière. Juergen Mossack, fils d’un nazi de la SS, selon les renseignements de l’armée américaine, aurait immigré jeune au Panama où il fera ses études de droit. Il travaillera d'abord à Londres, avant de fonder son cabinet en 1975 au Panama. Il s'associera peu après avec Ramon Fonseca, ancien président du parti au pouvoir Panameñista jusqu'à sa démission en mars 2016; L'homme fut surtout ministre-conseiller au gouvernement du Panama. Se décrivant comme «avocat, écrivain, rêveur » sur son compte Twiitter, il est avant tout un homme de réseau. Sans scrupule, il a récemment déclaré  : « ces révélations sont une attaque contre le Panama, car plusieurs pays n’apprécient pas que nous soyons très compétitifs pour attirer les entreprises. » 

 

Valérie Cromer

@valerie_cromer