Benjamin Niddam (Solulaw) : « Nous voulons résoudre la problématique de l'accès à information juridique »

Benjamin Niddam (Solulaw) : « Nous voulons résoudre la problématique de l'accès à information juridique »

Solulaw, la plate-forme qui a vu le jour au début de l’année permet aux avocats de répondre directement aux questions juridiques des internautes.

Il est médecin et veut replacer l’avocat au cœur de l’information juridique. Parti étudier la médecine, puis le business aux États-Unis, Benjamin Niddam, qui vit aujourd’hui à Madrid, est polyvalent. Après avoir mis en place une plate-forme permettant aux médecins de répondre aux questions des internautes en Espagne, il décline le concept pour les avocats en France avec Solulaw. Outre un moyen efficace et collectif de répondre à leur mission de conseil, le site permet aux avocats de booster gratuitement leur référencement sur Google. L’information juridique version 3.0.

 

Carrières-Juridiques.com. Comment les avocats ont-ils accueilli la plate-forme ?

 

B. N. Le système est totalement bénéfique pour l’avocat. Nous ne cherchons pas à nous immiscer dans sa relation avec son client. Solulaw permet aux cinq-cents avocats inscrits sur le site de remplir leur mission de conseil, tout en améliorant la qualité de leur référencement (1). Apposer son nom sur un annuaire ou sur un site statique n’est pas suffisant pour être visible sur internet aujourd’hui. Et nous devons faire preuve de pédagogie dans ce sens. C’est d’ailleurs dans cet objectif que nous sommes en discussion avec certaines écoles de formation d’avocats.

 

C- J.com. Solulaw est une variante du premier site (Saluspot) que vous aviez créé dans l’univers médical. Pouvez-vous nous expliquer cette déclinaison ?

 

Benjamin Niddam. Salusport a vu le jour il y a quatre ans. Nous étions partis d’un constat simple : 93 % des personnes se renseignent sur internet avant ou après avoir consulté un médecin. Difficile pourtant de savoir si c’est un médecin qui répond derrière l’écran. Nous avons donc voulu créer une communauté d’experts médicaux pour qu’ils puissent apporter des réponses fiables. En participant, les médecins sont de leur côté davantage visibles pour Google, et donc mieux référencés. Saluspot a été un succès puisqu’il est aujourd’hui disponible dans quatorze pays et que 90 000 médecins y ont déjà collaboré. Nous avons ensuite eu envie de développer le concept pour d’autres professions libérales.

 

C- J. com. Comment en êtes-vous venus à vous intéresser au monde du droit ? 

 

B. N. La problématique de l’information juridique est exactement la même que celle de l’information médicale. Les internautes se retrouvent à poser des questions, sans savoir si la personne qui y répond est un expert du secteur. Comme pour les médecins, l’objectif est d’offrir un positionnement en ligne à l’avocat pour qu’il soit mieux référencé. Car c’est aujourd’hui ce qui manque à la profession : la plupart des sites internet sont des profils totalement statiques avec lesquels ils ont très peu de chance de se démarquer.

 

 

« Contrairement à de la plupart des legal start-up, nous ne sommes pas sur un modèle de monétisation directe. »

 

 

C- J.com. C’est donc un service payant pour les avocats ?

 

B. N. Pas du tout ! C’est totalement gratuit. Nous avons mis en place un écosystème neutre. Le but est de séduire Google afin de créer un véritable réseau. Nous sommes en revanche en discussion avec plusieurs comités d’entreprise, pour leur permettre d’offrir, via une sorte de forum privé, un maximum d’information juridique fiable à leurs salariés. C’est un service qui serait dans ce cas payant pour les entreprises.

 

 

C- J.com. Sur quoi repose donc concrètement votre business modèle ?

 

B. N. Contrairement à de la plupart des legal start-up, nous ne sommes pas sur un modèle de monétisation directe. Il ne faut pas se tromper : internet ne fonctionne pas « à l’acte » comme les professions juridiques peuvent le faire. Nous ne proposons ni un service BtoB ni un service BtoC.  Notre voulons créer un modèle collaboratif, à l’image de Facebook. Si le réseau social est aujourd’hui un géant, c’est parce que ses fondateurs ont su mettre en place un système dynamique pour répondre à une problématique simple : mieux communiquer. Notre problématique à nous, c’est l’accès à l’information juridique.

 

C- J.com. Un projet que vous menez depuis Madrid ?

 

B. N. Pas seulement. Nous sommes pour l’instant implantés à Madrid, Barcelone, Toulouse et Paris. Une vingtaine de personnes travaillent autour du projet.  

 

C- J.com. Quelle sont vos ambitions ?

 

B. N. À moyen terme, nous voulons résoudre la problématique de l’accès information juridique. Mais nous ne sommes pas pressés. Nous allons prendre le temps d’écouter, d’informer et de perfectionner notre plate-forme. Nous déclinerons peut-être le concept pour les notaires, mais ce n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour.

 

 

Propos recueillis par Capucine Coquand  

@CapucineCoquand

 

 

(1) : Voir l’article, Améliorez votre positionnement : passez au long tail !