Contentieux : recrutements et rémunérations

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Contentieux : recrutements et rémunérations

Quels sont les profils recherchés en contentieux au sein des cabinets d'avocats et des directions juridiques ? À quels niveaux de rémunération peuvent-il prétendre ? Éléments de réponse.

"Nous cherchons des gens disponibles, créatifs, inventifs, techniques et pugnaces mais pas seulement, explique Kiril Bougartchev, avocat cofondateur du cabinet Bougartchev Moyne Associés. Ils doivent aussi savoir négocier et intégrer la médiation, comme toutes les formes de règlement alternatif des litiges, dans leur stratégie."

 

Comment les cabinets fonctionnent-ils ?

 

Il est vrai qu’il est attendu des candidats d’avoir plusieurs cordes à leur arc. Cela étant dit, tous les cabinets ne sont pas structurés de la même manière et n’ont pas les mêmes besoins.

 

"Les grands cabinets d’affaires sont généralement organisés en départements, dont un spécialisé en contentieux qui couvre l’ensemble des besoins du cabinet, à l’exception de certains pôles très spécialisés qui gèrent à la fois le conseil et le contentieux (par exemple en propriété intellectuelle et en droit du travail), explique Florence Ropion, senior manager chez Robert Walters. Parfois ces équipes contentieuses englobent aussi bien les contentieux civils et commerciaux que le droit pénal des affaires, voire parfois l’arbitrage. Généralement les profils recherchés doivent être assez polyvalents tout en ayant une vraie spécialité dans l’un de ces domaines.

 

Des fonctions internalisées en entreprises

 

À noter que le turnover n’est pas le plus élevé dans ses domaines, notamment car les avocats en contentieux sont moins nombreux à rejoindre les entreprises que leurs confrères en fusions-acquisitions par exemple. En entreprises, le marché des juristes contentieux reste encore marginal. "Toutefois, depuis deux trois ans, il y a une tendance à internaliser le contentieux même si cela ne concerne pour le moment que les grandes entreprises", souligne Ian De Bondt, directeur associé chez Fed Légal.

 

Les institutions financières doivent s’armer en interne pour faire face aux nombreuses réglementations de lutte contre le blanchiment par exemple. "Les juristes en sécurité financière deviennent très bankables", insiste-t-il. Côté industrie, les postes en éthique des affaires et en compliance continuent à se développer. "Les rémunérations sur cette typologie de postes sont d’ailleurs particulièrement attractives du fait d’une offre de candidats encore limitée", note l’expert.

 

En ce qui concerne le contentieux et l’arbitrage, les grands groupes d’énergie et de construction notamment renforcent leurs équipes de juristes, essentiellement avec d’anciens avocats. Selon les chiffres de Fed Légal, ces postes, s’ils sont rares et  cantonnés aux grands groupes, sont rémunérés 10 % à 15 % au-dessus de ce que le recruteur constate sur le marché des juristes plus généralistes en droit des contrats par exemple.

 

Pour ce qui est des rémunérations en cabinet d’avocats, tout dépend de la structure d’exercice. "Les cabinets d’affaires internationaux essaient d’avoir des grilles de rémunération cohérentes d’un département à un autre, même si parfois le corporate peut en tirer certaines vers le haut", ajoute Florence Ropion. Les rétrocessions varient du simple au double d’un cabinet à un autre pour les nouveaux entrants. De 45000 euros dans des cabinets de niche traditionnels en droit pénal ou en contentieux des affaires à 90 000 euros dans certains cabinets internationaux, selon Fed Légal.

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