Thierry Aballea : « Ma candidature est fondée sur un goût prononcé pour l'intérêt collectif »

Thierry Aballea : « Ma candidature est fondée sur un goût prononcé pour l'intérêt collectif »

Ce Breton champion de voile débute à Londres en 1994. Entrepreneur dans l’âme, Thierry Aballea crée un premier cabinet puis cofonde un second, généraliste en 2011 : Artus Wise. À 17 ans déjà, il prend conscience de la richesse de la vie associative. Après avoir été président de l’Association internationale des jeunes avocats (AIJA) en 2012-2013, l’avocat est candidat au conseil de l’ordre du barreau de Paris. Sa volonté est claire : mettre au profit de ses confrères ses compétences entrepreneuriales et son expérience internationale. 

Carrières-Juridiques.com. Pouvez-vous décrire votre parcours et votre personnalité ?

 

Thierry Aballea. J’ai  étudié au lycée à Libreville au Gabon. Mes classements en régate et mes résultats scolaires m’ont permis de retrouver ma Bretagne natale en intégrant la section sport étude voile à Brest. Sélectionné en équipe de France après des titres nationaux et européens, je commence en parallèle mes gammes de juriste à l’Université de Bretagne Occidentale avant de me spécialiser à Nanterre dans le DESS (master 2) de droit du commercial international du professeur Lesguillons. Ma carrière commence à Londres en 1994 dans le cabinet Warner Cranston (devenu Reed Smith depuis). Je choisi ensuite de revenir en France et de travailler en entreprise. Alors que je suis en poste au je décide de passer le CRFPA puis le Capa à l’EFB. Je deviens ensuite collaborateur chez Coudert Brothers pour la création du département Télécommunications et je me spécialise de plus en plus dans les fusions acquisitions. Je crée un premier cabinet APA Partners, dédié à cette pratique puis un second Artus Wise avec trois autres associés, plus généraliste. Celui-ci démontre que la taille humaine est compatible avec une activité internationale, car nous avons des clients dans plus de 25 pays de monde. Enfin, en 2012, je suis élu président de l’AIJA regroupant des avocats de moins de 45 ans dans 87 différents pays et organisant plus de 20 séminaires dans le monde chaque année.

 

C-J.com. Pourquoi vouloir vous présenter à l'ordre ?

 

T. A. Se présenter à l’ordre est un véritable engagement. Il faut être capable d’en mesurer la portée au regard du temps à consacrer au mandat. Mon expérience de président de l’AIJA m’a permis d’apprécier ces paramètres. Ma candidature est structurellement fondée sur un goût prononcé pour l’intérêt collectif. Je me considère aujourd’hui comme un entrepreneur avec une très grande expérience internationale : une combinaison intéressante à proposer aux confrères parisiens pour qu’ils choisissent de me donner une place au sein du conseil de l’ordre.

 

C-J.com. S'il n'y avait qu'une seule chose que vous aimeriez changer au barreau de Paris quelle serait- elle ?

 

T. A. Le barreau de Paris est très moderne voire même avant-gardiste sur plusieurs thèmes. L’organisation des élections à distance et la démocratisation du processus du choix des membres du conseil de l’ordre le démontre. Et je suis surpris de constater la différence entre l’image que le public a des avocats et la réalité. Pour avoir été investi dans la vie associative, j’ai pu croiser quantité de confrères dont la générosité est à la mesure de leur élégance à ne pas en faire état. Comment rétablir cette vérité dans l’esprit de ceux qui ne connaissent pas la profession et restent sur le cliché des notables et/ou des nantis. Réunir l’avocat et son image, me semble une priorité.

 

C-J.com. Que proposez-vous de concret pour améliorer l'insertion professionnelle des jeunes avocats ?

 

T. A. Je suis surpris par la formation des futurs avocats à qui on demande d’approfondir le droit après en moyenne cinq années d’études consacrées à la matière. L’atomisation des cabinets d’avocats montre que des capacités commerciales, managériales, de gestionnaire, de communication voire en marketing sont nécessaires de plus en plus tôt et pour tout le monde. À l’AIJA, nous avons constaté que les plus jeunes sont très friands de ces formations. Nous voulons être de très bons techniciens mais rappelons que le meilleur juriste pourra difficilement exercer comme avocat s’il n’a pas de clients ou s’il ne les fidélise pas. Il ne faut jamais freiner l’enthousiasme de nos futurs confrères. Il appartient à ceux qui sont aux responsabilités de faire tout leur possible pour que leur sort s’améliore. Les avocats sont pleins d’énergie, créatifs et ambitieux dans chacun de leurs dossiers, il convient de l’être à l’échelle collective et au service des jeunes en particulier, sans pour autant oublier les autres confrères en difficulté.