Qui est Frédéric Sicard, le nouveau bâtonnier du barreau de Paris ?

Qui est Frédéric Sicard, le nouveau bâtonnier du barreau de Paris ?

Il a décroché le bâton le plus convoité de France. Après un an de campagne à rebondissements Frédéric Sicard a remporté les élections au bâtonnat de Paris aux côtés de Dominique Attias. Qui est celui que ses confrères qualifient d’avocat passionné ? 

« Merci à tous les avocats de Paris, qui ont fait de cette campagne un moment de démocratie ». Quelques heures avant les résultats ce jeudi, l’équipe « libre pour servir » est sereine. 19h10, le verdict tombe, le futur bâtonnier du barreau de Paris s’appellera Frédéric.L’avocat attendait ce moment depuis quatre ans. En 2012, alors qu’il faisait équipe avec Sabine Du Granrut, il échoue au second tour face au pénaliste Pierre-Olivier Sur. L’homme prend aujourd’hui sa revanche.


Un avocat engagé


Frédéric Sicard n’est pas un étranger des institutions de la profession. En 2009 il intègre le conseil national des barreaux en tant que membre puis secrétaire. Deux ans plus tôt, il faisait ses premiers pas à l’ordre du barreau de Paris. «Je suis tombé dans la marmite ordinale un peu par hasard. Ca été pour moi une révélation. J’ai réalisé qu’on avait la possibilité de faire des choses », explique l’avocat. L’homme s’engage aussi en faveur des professions libérales en rejoignant  la commission nationale des professions libérales en 2010.


Cet ancien étudiant parisien est un homme de droit social. Diplômé d’un DEA de droit privé  l’Université d’Assas et d’un DEA de droit social à l’université de la Sorbonne, il crée son propre cabinet en 1985. C’est vingt-huit ans plus tard, qu’il décidera de s’associer à l’ancien bâtonnier Dominique Payen de la Garanderie, première femme à accéder à la fonction.


Un homme de passion


Frédéric Sicard n’est pas un avocat du hasard. Très jeune, il sait ce qu’il veut : porter la robe. Il déclare même avoir eu des mauvaises notes en mathématique volontairement pour écarter la voie des sciences. Au grand damne de ses parents. Pour ce couple moitié breton, moitié aveyronnais, issu de la terre, la profession n’offre pas suffisamment de sécurité. Frédéric Sicard ne regrette pas ses choix. L’avocat se spécialise très vite en droit social, jugeant la matière « prodigieusement humaine ». Pour lui, la justice du XXIe siècle, c’est celle du travail et du social. Il prône sans relâche une harmonisation européenne en la matière. Ses confrères l’apprécient pour son humanisme. Son goût du droit se mélange à celui des hommes. Pour lui, l’avocat doit être « un entrepreneur éthique, un médecin des âmes ». À cinquante-quatre ans, sa carrière prend désormais un nouveau tournant.


« Libres pour servir »


Avec Dominique Attias, il forme depuis un an l’équipe « Libre pour servir ». Leur campagne, les deux candidats l’ont souhaitée au service de leurs confrères. « Nous pensons que la mission de bâtonnier n’est pas de diriger, mais d’animer », confie Frédéric Sicard. Animer oui, mais à moindre couts. La première des mesures que le futur bâtonnier souhaite mettre en place c’est la réduction du train de vie de l’ordre pour abaisser les cotisations. La démocratie est elle-aussi au cœur des préoccupations du nouveau bâtonnier. En retransmettant les séances du conseil de l’ordre, et en permettant aux avocats parisiens de participer au débat via un intranet, il entend établir une plus grande transparence.Les avocats parisiens seraient par ailleurs mieux guidés dans leurs différentes démarches auprès de l’ordre grâce à un service personnalisé. Frédéric Sicard, qui prendra officiellement ses fonctions en janvier 2016, a encore quelques mois pour réfléchir à la manière de mettre en œuvre ces mesures. Les 6390 avocats qui lui ont fait confiance hier attendent une chose : que les promesses de campagne soient tenues.

 


Capucine Coquand