Quelle perception les avocats ont-ils de leur métier, de ses conditions d'exercice et de son avenir ?

Quelle perception les avocats ont-ils de leur métier, de ses conditions d'exercice et de son avenir ?

C’est la question à laquelle a tenté de répondre le Barreau de Paris. Pour cela Pierre-Olivier Sur et le Laurent Martinet, bâtonnier et vice-bâtonnier du barreau de Paris ont mandaté l’institut de sondage indépendant Ifop pour consulter les avocats parisiens. Ce sont donc 2326 avocats qui ont répondu au sondage entre les 7 et 28 novembre derniers. Les résultats ont été présentés lors de l’Université d’Hiver du Barreau de Paris, à la maison de la mutualité jeudi 11 décembre par Frédéric Dabi, le Directeur général adjoint d’Ifop France et Laurent Martinet. 

«Comme vous le savez, on ne progresse bien que dans ce que l’on mesure », explique Laurent Martinet, en préambule de la présentation des résultats de l’enquête. « L’enquête doit permettre aux avocats de mieux se connaitre, d’éviter les dangers qu’ils redoutent, de favoriser les évolutions auxquelles ils aspirent », précise-t-il avant de laisser la parole à Frédéric Dabi, directeur Général adjoint d’Ifop. Ce sont en effet 2326 avocats parisiens qui ont répondu à la consultation menée par l’Ifop, majoritairement des femmes, à 53,3% et majoritairement des avocats exerçant en individuel à 39,3%. L’enquête s’organise autour de trois points, autour de la vision des avocats de leur propre métier, puis de l’institution judiciaire et enfin de leur avenir. 

 


1-      Les avocats et leur métier

 

L’enquête menée par l’Ifop s’est tout d’abord intéressée à connaitre le ressenti des avocats parisiens par rapport à leur propre exercice. L’enquête relève que seuls 9% des avocats parisiens sont tout à faits satisfaits de leur métier, alors que 54% se disent plutôt satisfaits.


Sur leur intérêt pour leur travail au quotidien, les avocats sont en très grande majorité satisfaits de l’autonomie dont ils disposent dans leur travail (94%), de l’intérêt pour les dossiers (92%) et des relations avec les clients (82%). Ils ne sont que 49 % à être satisfaits de leurs revenus.


L’enquête s’est intéressée à plusieurs points précis, notamment :  


La formation : Les avocats sont globalement « plutôt satisfaits » de leur formation continue (à 57%). Ils sont en revanche bien plus sévères concernant la formation initiale. En effet, 48% pensent  qu’elle n’est que partiellement adaptée et 57% pensent qu’elle est inadaptée.

 

L’ordre : 69 % des avocats parisiens  pensent que l’ordre est garant du respect de la déontologie. Seul 23 % des avocats parisiens trouvent que l’ordre communique bien auprès du grand public. Concernant les attentes de l’ordre, la majorité des avocats parisiens attend en priorité de l’ordre qu’il défende les intérêts de la profession (à 69%). A l’inverse seul 28% des avocats de la capitale attendent de l’ordre qu’il contrôle le respect de la déontologie.

 

 

2-      Les avocats et l’institution judiciaire


La question a été posée aux avocats parisiens de leur confiance envers les institutions en générale et de l’institution judiciaire en particulier. Elle compare notamment l’avis des avocats parisiens avec celui de l’ensemble des français. Ces derniers sont moins confiants que les avocats envers la justice. En effet, 50% des français ont confiance dans la justice, contre seulement 69% des avocats.  A l’inverse les avocats sont moins confiants que les français concernant la police (69% des avocats ont confiance en la police, contre 74% des français).


Sur la question plus précise de l’institution judiciaire, l’enquête révèle des avocats parisiens sceptiques. 70% d’entre eux considèrent qu’elle est aléatoire, 50% considèrent qu’elle est trop lente et 36% pensent qu’elle se trompe trop souvent. S’ajoute à cela,  45% d’avocats estimant qu’elle fonctionne « assez bien », et 47% estimant qu’elle fonctionne « assez mal ».


Là où les chiffres sont surement les plus critiques c’est en matière de financement : 89% des avocats considèrent que la justice et les juges ne bénéficient pas de moyens suffisants pour faire correctement leur travail.


De façon plus globale, lorsqu’on leur pose la question de l’évolution de la justice, les avocats parisiens sont tranchés, puisque 70% d’entre eux estiment qu’elle évolue en mal.

 


3-      Les avocats et l’avenir de leur métier

 

La question a été posée aux avocats de savoir quelle image correspond le mieux à leur métier. Ils considèrent tout d’abord qu’ils « sont à l’écoute de leurs clients » (89%), « respectueux du secret professionnel » (85%)  et  « respectueux de la loi » (80%).


Lorsqu’on leur pose la question des qualités nécessaires que doit posséder un avocat, les avocats parisiens répondent en majorité la compétence (83%), puis l’honnêteté et l’intégrité (43%).


Globalement, l’étude révèle une grande fierté vis-à-vis de la profession, puisque 91% des avocats parisiens se disent fiers de leur métier. Ceci qui ne les empêche pas de penser que la profession a globalement mal évolué au cours des dernières années (à 70%). Les avocats parisiens sont par ailleurs 58% à être pessimistes concernant l’avenir de la profession.

 



                                              Retrouvez tous les résultats de l'enquête ici 



Capucine Coquand, responsable éditorial pour Carrières-Juridiques.com 



Découvrez les résultats de l'enquête nationale réalisée par Carrières-Juridiques.com et l'Association des Elèves Avocats auprès des élèves avocats et des jeunes avocats