Le cabinet américain Dewey & LeBoeuf est mort : la fin du rêve américain

Le cabinet américain Dewey & LeBoeuf est mort : la fin du rêve américain

Le cabinet de renom international Dewey & LeBoeuf vient de mettre la clé sous la porte, ce qui n’est pas sans ébranler le milieu des grands cabinets d’avocats. Le cabinet américain ne comptait pas moins de 320 associés et plus de 2500 collaborateurs répartis sur 26 bureaux à travers le monde. Le groupe comptait parmi ses clients de grandes entreprises de renom telles que Dell, Ebay, ou encore Panasonic.
 

Le cabinet Dewey & LeBoeuf est issu de la fusion en 2007 des cabinets Dewey Ballantine et LeBoeuf, Lamb Greene & MacRae. Ses collaborateurs étaient environ 2500, dont 1400 avocats répartis dans 26 bureaux aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, en France, en Belgique notamment.
 

 

Des erreurs de gestion impardonnables

 

Si la liquidation de Dewey & LeBoeuf paraissait impensable de l’extérieur, en interne des défauts de gestion ont conduit à un endettement record auquel le groupe n’a pas réagi. C’est ainsi que les avocats et associés ont continué à se voir verser des salaires et primes non négligeables.

En outre, face à une baisse de profits, le cabinet a réalisé un placement d’environ 125 millions de dollars d’obligations, un grand risque et surtout une grande première dans le monde des avocats. Un risque qui n’a pas porté ses fruits.

Selon le Wall Street Journal, depuis janvier 2012 plus de 200 associés ont pris la fuite, ayant eu peur de ne pas voir leurs confortables salaires versés à la suite des échos faisaient mention des difficultés pour le groupe de s’acquitter des salaires de ses collaborateurs.

La plupart des bureaux ont déjà fermé, ce n’est plus qu’une question de temps avant que le tribunal des faillites ne déclare la liquidation du cabinet.

Une situation similaire dans les milieux bancaire et financier

 

On se souvient tous de la disparition d’Arthur Andersen, grande société d’audit, et de Lehman Brothers, la célèbre banque d’affaires. Ainsi dans le milieu des affaires, la disparition d’un grand groupe ne fait plus exception face à une crise économique redoutable.

Cette faillite s'explique par le fait que les clients de ces grands cabinets limitent les frais et font de moins en moins appel à de telles prestations de services. Depuis quelques années, en raison du développement des outils de communication et d’une concurrence redoutable, c’est une clientèle avisée qui va négocier au plus bas les tarifs de prestation. Ceci marque aussi la fin progressive des taux d’honoraires élevés qui demeuraient fixes et non négociables.

Une erreur à ne pas reproduire

La leçon à tirer de cette triste disparition du cabinet Dewey & LeBoeuf est sans doute une refonte des pratiques de ces grandes firmes. Il conviendrait notamment de revoir les disparités salariales trop importantes, et de privilégier les promotions internes au détriment des recrutements latéraux (et non l’inverse comme ce fut le cas pour Dewey & LeBoeuf). Il serait en effet désagréable d’apprendre demain la disparition de nouveaux pionniers en matière d’audit et de cabinets d’avocats, à l’instar de Ernst & Young ou encore PricewaterhouseCoopers.

Sources

 

Site du journal Les Echos

Site du journal Le Parisien