L'avertissement ultime du Barreau de Paris au CNB

L'avertissement ultime du Barreau de Paris au CNB

Par un courrier adressé au Conseil National des Barreaux (CNB) en date du 21 mai dernier, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris accuse.

Suite à un vote des avocats de Paris au sujet d’une réforme globale de la profession d’avocat, il était espéré une refonte de certains points. 

Or il s’avère que le CNB n’a pas tenu compte des demandes faites par les représentants des avocats, ce qui a amené le bâtonnier à se retirer des futures négociations avec le CNB. Le bâtonnier a pris cette décision en accord avec l’ancien bâtonnier (Jean Castelain) et le bâtonnier élu pour 2014-2016 (Voir notre article « Pierre-Olivier Sur élu bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris pour 2014-2016 »). Explications de ce déchirement.

La profession d’avocat souffre depuis plusieurs années de nombreux défauts. C’est pourquoi le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, Christiane Féral-Schuhl, a placé son mandat sous le signe des réformes. Elle a su notamment moderniser la profession au travers de différentes plateformes mises à disposition des avocats sur la toile (voir notre article « Praeferentia et autres services à disposition des avocats »). En outre, elle s’est prononcée sur d’éventuelles solutions qui permettraient de résoudre la question du surnombre d’avocats en France (voir notre article « Y a-t-il trop d’avocats en France ? »).


Suite à de nombreux débats avec le CNB, un vote avait été organisé et les avocats de Paris attendaient avec impatience une refonte de la profession.

Or, lors d’une assemblée générale, le CNB a choisi de faire fi de ces demandes. Sans attendre, le bâtonnier a décidé de rompre les relations avec le CNB suite à ce qui a été perçu comme une trahison.

Face à cette absence de débats démocratiques et contradictoire, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, Christiane Féral-Schuhl, a décidé de se retirer de toute relation avec le CNB. Elle s’adresse ainsi dans une lettre au CNB : « Malgré notre inquiétude quant à la capacité du CNB à s'autoréformer, nous nous réjouissions de voir enfin mis à l'ordre du jour de l'assemblée générale du Conseil National des Barreaux des 24 et 25 mai prochain la réforme de la gouvernance. Mais nous avons été scandalisés de constater que le projet présenté ignorait les propositions votées au suffrage universel par les avocats parisiens en décembre 2011. »


Pour le bâtonnier, la réaction du CNB s’inscrit dans une démarche contraire aux principes démocratiques : « Il est inadmissible et inconcevable que la proposition exprimée par notre Barreau de 25000 avocats - soit près de 45% des avocats de France - n'ait pas même été portée à l'ordre du jour de l'assemblée générale des 24 et 25 mai prochains par le CNB qui a choisi de procéder à un toilettage a minima de nos institutions plutôt que de s'atteler à la grande réforme que tous nos confrères appellent de leurs vœux. »


On espère que la solution va se décanter rapidement afin de redonner aux avocats du barreau de Paris la voix qu’ils détiennent en vertu des principes érigeant notre démocratie.