C’est la deuxième ou troisième fois ‒ il n’en est plus très sûr ‒ que Jean Balan se présente aux élections du bâtonnat de Paris. En 2010, l’avocat se présentait avec un programme, un site internet et une réelle volonté de briguer le poste de bâtonnier. Aujourd’hui, c’est sur sa page Facebook que l’avocat fait « campagne », avec un tout autre objectif. « Je ne suis pas naïf, je sais que je ne serai pas élu, et mes confrères me le disent d’ailleurs amicalement », admet celui qui affiche vingt-huit ans de barre. Mais alors, pourquoi se présenter aux élections ? « Je veux faire passer un message », déclare-t-il. Jean Balan est en colère : « Il faut s’occuper des magistrats ! Tout le monde sait qu’ils se transforment en mini-gouvernement. Les avocats doivent se lever face à cela ! »
Très admiratif des efforts effectués par les bâtonniers jusque-là, il considère néanmoins que le corps auquel il appartient n’est plus écouté et souhaite que la profession « retrouve sa grandeur ». Selon lui, « il n’y a plus rien, plus de conviction. Les avocats se transforment en simples techniciens, ils ne sont plus des praticiens. » Ce message, Jean Balan espère qu’il sera entendu par les futurs bâtonniers. Ce « petit avocat », comme il aime à se qualifier lui-même, se bat depuis quinze ans pour connaître la vérité sur l’affaire du bombardement du camp français de Bouaké qui a fait 9 morts en 2004. « Quand je me bats, je ne lâche jamais prise. C’est de mon devoir de dire ce que je pense. » La détermination est sans conteste ce qui le caractérise le mieux.
Clémentine Anno