Ben Longoria (Wizdocs) : « En droit des affaires, il y a eu trois révolutions : Word, l'e-mail et Wizdocs ! »

Ben Longoria (Wizdocs) : « En droit des affaires, il y a eu trois révolutions : Word, l'e-mail et Wizdocs ! »

Créée en 2009, la legal startup américiaine Wizdocs facilite la due diligence (audit visant à vérifier la situation d'une entreprise pour un acheteur ou un investisseur avant une transaction) pour le compte de cabinets d'avocats. Elle est notamment plébiscitée par Dentons, Latham & Watkins et Gilbert Tobin.

Carrières-Juridiques.com. Que propose Wizdocs Inc. ?


Ben Longoria.  Avant toute transaction financière de type fusion ou acquisition, les avocats entreprennent une due diligence. Ces vérifications exhaustives et rébarbatives sont faites manuellement et peuvent prendre des heures. Wizdocs est un logiciel visant à automatiser la création de ces documents de vérification en se concentrant sur la branche corporate du droit. Nous sommes donc très spécialisés.


C-J.com. Comment avez-vous eu cette idée ?


B. L. Dans les deux firmes pour lesquelles j'ai exercé en tant qu'avocat collaborateur en M&A, je me suis rendu compte que je passais la grande majorité de mon temps libre (entre 22h et 2h du matin) à traiter des tâches administratives qui pourraient être automatisées. Je suis passionné par la technologie et, en m'alliant à un ami issu du monde de l'entreprise, nous avons conçu Wizdocs. J'aime dire qu'en droit des affaires il y a eu trois révolutions : Word, l'e-mail et maintenant Wizdocs.


C-J.com. Comment avez-vous conçu ce logiciel ?


B. L. Il n'existe pas une méthodologie type pour revoir la due dilligence. En faisant participer de grands cabinets, nous avons conçu une espèce de check-list qui nous a permis de créer une méthodologie pour chaque type de transaction. Par exemple, si le client d'un cabinet conclut un deal en transaction immobilière, celle-ci utilisera la méthodologie dédiée à à la revue de transactions immobilières Évidemment, nos clients doivent se conformer à notre façon de faire de la due dilligence. Les collaborateurs peuvent ainsi travailler sur plusieurs dossiers simultanément.


C-J.com. Comment les cabinets ont-ils accueilli votre initiative ?


B. L. Au départ, nous avons eu du mal à attirer l'attention des cabinets. Ils étaient surtout réticents à l'idée de partager leurs dossiers confidentiels sur internet. Pour les rassurer, nous avons opté pour un système ultra-sécurisé d'installation locale, derrière le pare-feu de leur réseau. D'autant plus, les entreprises clientes des cabinets ont changé leur façon de rémunérer les services juridiques. Au lieu de payer les tarifs honoraires des cabinets, ceux-ci préfèrent désormais payer leur interlocuteur dossier par dossier. Les cabinets ont donc rapidement compris que le logiciel pouvait leur permettre de gagner du temps et de l'argent.


C-J.com. Que pensez-vous de l' “ubérisation” de la profession d'avocat ?


B. L. C'est étonnant, je ne l'avais jamais entendu expliqué tout à fait de cette façon. Je suppose que c'est un terme approprié, si l'on imagine que les machines et la technologie puissent un jour finir par remplacer les Hommes. Ceci étant, je ne pense pas que ce soit un risque réel . On aura toujours besoin d'Hommes, surtout dans le domaine juridique, pour s'assurer du bien-fondé des résultats.


Propos recueillis par Anissa Katti

@creepyturkey 


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