Le stage en cabinet d'avocat, prélude professionnel primordial

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Le stage en cabinet d'avocat, prélude professionnel primordial

Attendre l’EFB (école de formation du barreau) pour effectuer son premier stage est une erreur. En effet, c’est en Licence et en Maîtrise que les choix d’orientation sont les plus décisifs et conjointement les plus flous. C’est pourquoi le stage permet de s’éclairer dans cet obscurantisme professionnel tellement éloigné de ces études avant tout théoriques.

 

Pourquoi faire un stage, comment l’obtenir, comment le réussir et qu’apportera-t-il à mon dossier, ces questions son inhérentes à l’essence même du stage. Cette expérience demeure trop marginalisée au cours des études de droit et le système universitaire français ne pousse pas assez ses étudiants vers ce « prélude » professionnel ô combien important et instructif à bien des égards. Faire plusieurs stages au cours du cursus universitaire est primordial afin de s’orienter vers les domaines qui correspondent à l’étudiant, de se détourner de ceux qui lui apparaissent comme indésirables, et surtout, de savoir si ses études sont en adéquation avec nos aspirations futures. Ces préoccupations peuvent paraître superflues, précipitées, mais en réalité, il n’en est rien.

 

 

Le stage juridique, au cours des années de Licence, de Maîtrise ou de Doctorat, permet à son bénéficiaire de se forger un regard éclairé et concret sur le parcours qu’il poursuit. En effet, c’est grâce à cette expérience professionnelle, encore « embryonnaire », que l’étudiant peut approcher la vie professionnelle, qu’il a pour la toute première fois l’opportunité de mettre en pratique des connaissances avant tout théoriques. Principalement, il pourra se faire une idée de l’avocat, du juriste, juge, ou encore conseiller qu’il aspire à devenir.

 

C’est un fait, le métier d’avocat a de multiples facettes et il ne saurait être réduit à une définition exclusive et donc cruellement restrictive : l’on peut privilégier l’éloquence, l’art de convaincre, et alors se spécialiser dans les domaines du droit pénal, de la conciliation, de l’arbitrage, du contentieux en général, mais l’on peut également favoriser l’aspect moins « visible » et « ostentatoire » de la profession et lui préférer la recherche, la rédaction, le conseil, le corporate…et c’est alors les cabinets de droit des affaires, de droit social, de propriété industrielle, de fiscalité qui se montreront à même de répondre à ses attentes.

 

Ces différents domaines et caractères de la profession, qui ne sont finalement que des résultants directs de nos traits de caractères personnels, conditionneront le praticien que tous et toutes sont appelés à devenir. 

 

En effet, les différents  cabinets, en fonction de leur domaine et leur secteur d’exercice, n’adoptent pas la même organisation, et même s’il est impossible de dresser une liste générale de leur fonctionnement, voici ce qu’il est possible de dégager comme traits principaux :

Les cabinets généralistes, dirigés vers le droit de la famille, celui des étrangers, le droit social, le pénal… souvent les moins peuplés (de 3 à 10 avocats), appellent à une dynamique particulière et  à une casquette de compétences  pluridisciplinaire. La spécialisation sur un domaine particulier est moins primordiale que dans les gros cabinets de droit des affaires, et ce peut être un excellent début pour prendre la température et se rendre compte de l’ambiance générale du métier. Ainsi, en effectuant un stage dans ce type de structure, l’étudiant pourra suivre un avocat plus facilement dans ses démarches, ses relations avec la clientèle, faire ses premiers pas au Palais de Justice… Parfait pour avoir une vue d’ensemble.

 

Arrivent ensuite les cabinets spécialisés de taille moyenne (de 10 à 30 avocats), axés vers quelques domaines précis, ils ont une taille et un fonctionnement intermédiaire entre les petits cabinets généralistes et les géants d’affaires et de social. Ils peuvent axer leur exercice sur n’importe quel domaine, et leur « taille humaine » permet d’entretenir des relations relativement personnelles et directes avec les avocats qui y travaillent. Ici, le stagiaire verra plus son bureau et son ordinateur que dans l’exemple précité, mais il ne sera pas en autarcie complète comme dans certaines grosses structures.

 

Enfin, les gros cabinets français, anglo-saxons et américains de droit des affaires ou de droit social (de 30 à 300 avocats) ont une organisation et un fonctionnement particuliers. En effet, plus hiérarchisés, ils fonctionnent comme de vraies entreprises et c’est à s’y perdre quand au caractère de « profession libérale » de ceux qui les composent. Les stagiaires et jeunes collaborateurs ne voient quasiment pas les clients, ne vont aux palais que pour des démarches et procédures spécifiques, et passent le plus clair de leur temps de travail devant un ordinateur à effectuer des recherches, des notes, à rédiger des conclusions…travail intéressant et instructif au possible mais très éloigné de celui décrit précédemment dans les autres cabinets. C’est pourquoi l’on pourrait recommander les stages dans ces structures après avoir eu une expérience au préalable dans un ensemble plus petit, moins qualifiable de « machine de guerre ». Ce conseil s’explique par le fait que ces cabinets privilégient, pour ceux qui y travaillent,  la capacité à démarcher, à se projeter, l’avocat ne se tourne vers le stagiaire que pour les démarches et missions urgentes, mais sinon c’est au stagiaire de « démarcher », de demander des dossiers et des tâches à accomplir. C’est pourquoi il est préférable de jouir d’une certaine expérience, d’avoir confiance en ses capacités et d’être à même de se mettre individuellement en avant.

Il est aisé de prôner le caractère primordial du stage, mais encore faut-il pouvoir en obtenir un. La tâche n’est pas si ardue qu’il n’y paraît lorsque l’on utilise les méthodes adéquates. Outre la possibilité de faire jouer ses relations et d’obtenir ce dernier grâce au bon vouloir de notre entourage, il existe plusieurs moyens de décrocher un stage :

 

(i) En premier lieu, les organismes spécialisés dans l’orientation des étudiants, tels que le CIO, ou encore ceux internes à nos universités (le Bureau d’Aide à l’Insertion Professionnelle pour Paris II Panthéon Assas) peuvent, et sont souvent, d’une aide précieuse.

 

(ii) Ensuite, la consultation de sites internet spécialement dédiés aux relations étudiants/entreprises est toujours utile, de nombreuses offres de stages sont mises en ligne tout au long de l’année et sont souvent trop peu considérées, à tort.

 

(iii) Enfin, une autre option, et non des moindres pour obtenir un stage, consiste à se présenter physiquement, CV et sourire en poche, directement dans les cabinets. Les gros organismes sont « friands » de jeunes stagiaires dynamiques et volontaires, et les autres peuvent être nécessiteux de cerveaux supplémentaires ou, dans un élan de bonté, attendris par la démarche du jeune homme ou de la jeune femme en soif de découverte et de travail qu’ils ont en face d’eux.

 

Il y a donc de multiples voies pour obtenir son stage, si l’on en désire un réellement et que tout est mis en œuvre  pour l’obtenir, il est probable que la réussite couronne les efforts fournis.

L’essentiel du travail qu’il vous sera demandé d’accomplir en tant que stagiaire consiste à effectuer des recherches (outre les cafés, photocopies, traductions, démarches et procédures en tout genre qui éclaireront votre journée).

 

La recherche est une tâche bien spécifique du statut de jeune stagiaire, elle occupe environ les 2/3 du temps de travail effectué en cabinet pour les stages « pré-EFB ».

 

Tout d’abord, cela peut paraître évident, mais lorsque qu’un avocat fait appel à vous pour une recherche qu’il va vous donner, il faut toujours penser à demander une « deadline » (délai) pour la remise des éléments de réponses, cette « date butoir » est un bon indicateur quand à la difficulté et la taille de la recherche à fournir. Une fois la problématique en main, le travail commence réellement. Il doit s’effectuer en plusieurs étapes.

 

En premier lieu, il convient de se plonger dans les codes et recueils de lois en tout genre qui forment la base, la racine de notre droit, ils doivent être les premiers indicateurs, doivent dégager les introductions de votre réponse et l’on ne peut y déroger. Même si vous n’y trouvez rien, s’ils ne vous apprennent rien, vous saurez au moins que la règle recherchée n’est pas de nature législative ou règlementaire mais jurisprudentielle, doctrinale, conventionnelle, communautaire ou internationale. Ensuite, les livres de référence, ceux utilisés en cours, présents dans les bibliothèques juridiques (Cujas, BSB, BSG) sont souvent d’une aide précieuse et donc non négligeable. C’est alors au tour des sites spécialisés (Lexis NexisLextensoDoctrinalDalloz et j’en passe) de prendre le pouvoir et d’apporter une aide conséquente, sinon primordiale. Ces moyens de recherche sont inégalables tant dans la masse de données qu’ils proposent (doctrinales, jurisprudentielles, législatives…) que dans le caractère intelligible de leur fonctionnement. Une fois cette trilogie (codes-livres-internet) écumée, si aucune réponse ne survient, et après une tentative vaine et désespérée sur Google, vous pourrez considérer au choix qu’il n’existe pas de réponse à votre problématique (ce qui est envisageable) ou que la recherche avait quelques lacunes.

 

Le stage ne peut qu’être bénéfique, et son poids, aussi bien sur le CV (les cabinets recrutent beaucoup plus facilement des collaborateurs ayant une certaine expérience, les Masters 2 Professionnels apprécient également grandement la formation pratique qu’apporte le stage) que par l’expérience qu’il procure ne pourra qu‘aider l’étudiant dans ses projets et désirs futurs.