Avocats et magistrats : guerre ou paix ?

Avocats et magistrats : guerre ou paix ?

A l’occasion d’un débat intitulé « Avocats et Magistrats : guerre ou paix ? » animé par les candidats au bâtonnat 2016 Nathalie Roret et Olivier Cousi, plusieurs personnalités du monde juridique ont livré leur analyse sur le sujet : Colette Perrin, Daniel Soulez Larivière, Philippe Bilger et François Saint-Pierre.

S'ils sont élus à la tête du barreau de Paris, les candidats prévoient de faciliter le passage d’une culture de la confrontation à une culture du contradictoire entre avocats et magistrats. Ils envisagent à ce titre de dresser une liste des améliorations qui s’inscriraient dans cette initiative, au titre desquelles figure leur volonté de favoriser les stages en cabinets d’avocats pour les auditeurs de justice, ce qui permettrait à ces derniers d'avoir une vision du fonctionnement de la justice à travers les yeux d’un avocat. A l’inverse, il conviendrait également de favoriser les stages des élèves-avocats au sein des juridictions.

 

Dans le cadre de la formation des jeunes avocats et magistrats, les relations entre l’EFB et l’ENM seraient à développer en instaurant notamment des sessions thématiques avec des interventions croisées d’avocats et de magistrats.

 

Pour y parvenir, des lieux d’échange et de réflexion doivent être instaurés au sein de l’ensemble des institutions que sont le barreau de Paris, le Conseil national des barreaux (CNB), l’EFB, l’ENM ou encore au sein du syndicat de la magistrature.

 

Les avocats devront en définitive s’allier aux magistrats afin de parvenir à une augmentation du budget alloué à la justice française.

 

[En bref]

 

"Il y a forcément entre avocats et magistrats des antagonismes fonctionnels, particulièrement aigus en France" Daniel Soulez Larivière

 

"La détestation entre les avocats et les magistrats reste une minorité. La magistrature et l’avocature sont de grands métiers. Pour les rapprocher, il faut créer les conditions d’une culture générale qui facilite une compréhension mutuelle" Philippe Bilger

 

"Dans une culture oratoire, l’avocat s’adresse davantage à une institution qu’à une personne. L’avocat doit oser se saisir des nombreux recours qui lui sont offerts en cas de mauvais traitements de la part d’un magistrat" François Saint-Pierre

 

"Le magistrat peut parfois être le déversoir des tensions que subit en amont l’avocat dans les relations avec son client" Colette Perrin

 

Pierre Allemand
@Pierre_Ald